Quotas de pêche 2022 : Coup dur pour les ports vendéens


14 décembre 2021 - 7578 vues

C'est après deux jours et une nuit entière de négociations que les quotas de pêche pour 2022 ont été fixés ce mardi 14 décembre à Bruxelles par les ministres européens chargés de la pêche.

Pour la ministre française Annick Girardin, "Le sujet complexe de la sole du golfe de Gascogne nous a beaucoup sollicités". En effet, l’application du plan de gestion signé en 2019 a entrainé une baisse de 36% compte tenu de l’état du stock. Une baisse inacceptable pour la délégation d'élus vendéens et ligériens venue assister aux négociations, car cette espèce représente 25% du chiffre d’affaires des criées vendéennes et près de 50% pour celui de la criée de Noirmoutier. Les élus craignent une mise en péril de l'équilibre économique et social de leurs ports et de toute la filière professionnelle.

Les élus locaux mobilisés assurent être déterminés à soutenir les professionnels de la pêche sacrifiés selon eux par l’inflexibilité de la Commission européenne, qui n'a pas retenu leur proposition d'étaler cette baisse sur plusieurs années.

Et les autres espèces dans tout ça ?

Pour les quotas de lieu jaune et de merlu, le compromis obtenu est jugé « globalement satisfaisant ». Annick Girardin a obtenu la reconduction du quota de lieu jaune à 1230 t. Par ailleurs, la décision de reporter les négociations relatives à la civelle et à l’anguille au mois de mars prochain, permet à la filière ligérienne, qui représente 52% de la production nationale, de réaliser favorablement cette saison 2022.

Concernant le bar, une espèce à haute valeur ajoutée, le quota obtenu est de 2436 tonnes, contre 2390 pour l'année 2021. Un résultat conforme à l’avis scientifique du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) obtenu grâce à la bonne gestion des professionnels.

Sur le thon germon du nord et le thon obèse, la Commission européenne s’est engagée à prendre les mesures nécessaires au sujet des quotas non consommés d’ici juin 2022 au plus tard.

Afin de compenser et d’accompagner les pêcheurs et la filière aval durement touchés par cette baisse, la ministre a obtenu la mise en place d’un plan d’accompagnement, financé par le fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). Sur le modèle des plans Brexit et Méditerranée, ce plan sera proposé à l’ensemble de la filière pêche concernée dans le Golfe de Gascogne. Son montant et ses modalités seront définis d’ici le début de l’année 2022 en étroite consultation avec les professionnels.

Lors de ce déplacement à Bruxelles, la délégation d’élus vendéens et ligériens a rappelé à Annick Girardin qu’une réforme de la négociation annuelle pour les quotas de pêche est nécessaire. Selon eux, le système actuel fragilise les entreprises de pêche. La mise en place de quotas pluri-annuels permettrait de sécuriser l’exercice de la profession et d’obtenir davantage de perspective pour les professionnels de la pêche.

Pour finir, concernant les quotas de pêche entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, aucun accord n’a été trouvé à ce stade. Un régime provisoire sera mis en place si aucun accord n’était conclu d’ici au 1er janvier 2022. Ce régime provisoire permettra la poursuite des activités de pêche sur les trois premiers mois de 2022.

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